« Elle parcourt les monts et les plaines du Jura, se baignant aux rivières, aux torrents, aux lacs, aux étangs. Elle porte sur ses cheveux un diadème orné d’un gros rubis, si pur que tout l’or du monde suffirait à peine à en payer le prix »

La Vouivre, Marcel Aymé, 1943 

Ce projet met en scène une nouvelle espèce, créature hybride à la fois ovipare et mammifère, née d’une relation symbiotique entre l’humain et son environnement.

À l’image du rubis que la Vouivre protège dans le livre de Marcel Aymé, les éléments naturels contenus dans les poches de l’homo monotrème prennent toute leur valeur symbolique. Un échantillon de nature plus précieux que tout l’or du monde. Car au-delà d’une valeur marchande ou esthétique, la terre, les cailloux, les feuilles, contenus dans les poches de l’homo monotrème lui sont essentiels à sa survie. Les poches lui servent de stockage de nourriture durant l’estivation, période de dormance pendant l’été.

Ce projet, réalisé à partir de moyens assez réduits (tissus pour le costume, cailloux, terre, feuilles directement prélevés sur le lieu de prise de vue), a été photographié dans les forêts et étangs de la Creuse. Ce choix de lieu n’est pas anodin car c’est un des départements abritant le plus d’espaces naturels préservés de France. Il donne à voir une faune et une flore opulentes et diversifiées.